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Retranscription de l'émission A fleur de coeur : Daniel Balavoine
diffusée en hommage au chanteur le 5 juillet 1986 sur Antenne 2 - Page 5

 

Biarritz.
Daniel ressort un poisson rouge du "sac à question" .


D.B. : Bon, alors....

Interviewer : Ca te dirait quelque chose ?.

D.B. : Un poisson. Je suis un garçon très premier degré.

Interviewer : C'est évidemment à cause de "Poisson dans la cage"...

D.B. : Ah !.

Interviewer : Sur scène tu parles de la drogue avec le public et tes fans ont l'ai ravis d'ailleurs.

D.B. : Oui.

Interviewer : Est-ce que tu en parles facilement ?.

D.B. : De la drogue ?. J'en parle souvent pour rigoler, bien que ce ne soit pas un sujet drôle.
Toi, tu connais la chanson. J'ai essayé de faire une chanson qui ne soit pas thématique quelque part. C'est à dire pas une chanson où je me tiens la tête et où je raconte ma vie et mes copains éventuels, vrais ou pas vrais d'ailleurs.
Comme certains chanteurs qui se droguent et qui en meurent ou quoique ce soit. Je crois que la drogue est un sujet difficile. J'ai des opinions dessus et je ne suis pas obligé de les faire connaître. Je le fais quand je fais mon métier.
Ce que je peux dire, comme je le dis sur scène, je crois qu'en ce qui concerne ce qui se fume, ce n'est pas plus grave que ce qui se boit, en général. Ca, je le pense intimement.
Voir en Espagne, où les joints sont autorisés et où ça n'a jamais tué personne. Il faudrait d'abord arriver à mettre dans la tête des gens ou plutôt corriger quelque chose dans la tête des gens, c'est que ce ne sont pas les joints qui entraînent les drogues dures dont on parle. Pas plus que l'alcool n'entraînerait les drogues dures. Ce qui entraîne les drogues dures, c'est le malaise, ce sont les problèmes, pas forcément la faiblesse d'ailleurs, ni la force. Simplement le malaise profond.
Dans ce cadre là, on peut aussi considérer que la drogue dure ça peut aussi être l'alcool utilisé de manière extrêmement abusive, imbécile. De toute façon, je pense du mal de tout ce type d'abus. Mais je pense du bien des choses faites raisonnablement. (Sourire).

Colombes.

Interviewer : Pirouette ?.

D.B. : (Rires) ...Il paraît que je suis un spécialiste, c'est pour ça que tu me dis ça ?. J'aime bien en faire quand ça m'arrange mais finalement la pirouette que je fais en arrière, je vais vite la refaire en avant et me retrouver face aux gens.
Il suffit de me pousser un petit peu dans mes retranchements pour que je n'ai plus le temps de faire de pirouettes. Ca m'a coûté beaucoup d'ennuis, beaucoup de déboires et beaucoup de plaisir aussi. Mais bon, ce n'est pas plus important que ça. Biarritz.

D.B. : J'en vois beaucoup qui prétendent vouloir dire des choses et puis qui ne les disent jamais. Mais peu importe. Ce que je sais, c'est qu'effectivement ça leur facilite la tâche quand ils ont envie d'avoir des scoops, des moments percutants. D'avoir des gens comme moi qui sont des gens, je dirais francs et honnêtes, qui n'ont rien à cacher et conscients des privilèges qu'ils ont.
Le privilège en question étant à 30 ans d'avoir droit à la parole. D'avoir la possibilité de s'exprimer où on veut, quand on veut et peut-être pas à ce point là mais en tout cas très souvent. J'estime qu'à mon âge, c'est un privilège que je n'ai pas le droit de refuser parce qu'il y a trop peu de gens qui l'ont.
Bon, maintenant est ce que je dois pour autant en profiter pour m'épancher régulièrement ?. Je ne crois pas que ce soit ce que je fais. Ce que je fais c'est que je parle et que je réponds aux questions que l'on me pose. Ce que je dis toujours, si on ne veut pas mon avis sur la guerre ou sur quoi que ce soit, il suffit de ne pas le demander, c'est très très simple.

Le concert et la chanson "Revolucion".

Colombes.

D.B. : Le temps et l'argent ne te donnent pas du génie.
En tout cas, si tu as le temps de bien faire les choses, tu peux arriver à avoir des sons beaucoup plus élaborés, beaucoup plus sophistiqués. Et ça aussi c'est une des différences qui m'intéressent. Parce que quand on parle de "variété" de "rock", etc., ce n'est pas grave. Les catégories ne me gênent pas.
Ce qui me gêne c'est qu'elles portent des significations en elles-mêmes et que, par exemple, c'est vrai que je supporte difficilement que l'on me mette dans la même catégorie que Michel Sardou ou les gens qui sont dans les hit-parade de la "variété française", du music-hall traditionnel français.
Non pas que je trouve ça désagréable et que c'est honteux. Je trouve que ces gens là font très bien leur métier. Je n'ai rien contre Sardou. Il fait bien son boulot sinon ça ne marcherait pas. Mais ça veut dire que que je sais que ces gens là ne font pas les disques comme nous on les fait.
Tu parlais tout à l'heure des anglo-saxons. Ce sont ces gens là que l'on aime et on aspire à faire ce genre de travail. Pour faire ce genre de travail, il faut du temps.

Biarritz.

D.B. : Les gens en avance m'ennuient profondément tout comme ceux qui sont en retard. Moi, ceux que j'aime bien ce sont les gens qui sont à l'heure. C'est à dire qu'effectivement quand on parle beaucoup de rock'n roll et de musique rock, je ne dis pas que je n'aime pas le rock'n roll. J'aime le rock'n roll. J'aime bien l'entendre. Mais pour moi, c'est quelque chose qui est vieux et je parle du rock'n roll.
La musique rock c'est autre chose. C'est quelque chose qui est basé sur la pulsation du rock'n roll que l'on a connu...enfin moi, je n'ai pas bien connu puisque je suis trop jeune... contrairement à ce que certains prétendent des fois.
C'est parce que je suis trop jeune que je ne le connais pas et non pas parce que je suis trop vieux. Je suis né après.
On fait quand même une musique qui vient d'une génération bâtit sur une pulsation. La musique à l'heure je dis que c'est celle-là comme c'est celle de Phil Collins, Yes ou Police parce que c'est une musique qui a vraiment cette pulsation de musique rock qui s'est élaborée, qui s'est enrichie par le latinisme par l'africanisme ou des choses comme ça. J'aime bien les gens qui assument ce qu'ils aiment.

Colombes le 15 juin 1984.

D.B. : Bon, il y a encore des trucs....holà !... c'est un truc en double.
(Il tire du sac une clé à molette et un tee-shirt du rallye Paris-Dakar).
Qu'est-ce que c'est que ça ?.
Ah !. Paris-Dakar.
Alors. Qu'est-ce qu'il y a dedans ?. Je cherche, excusez-moi.
Bon, ce n'est pas moi qui répare. Il y a des mecs qui sont là pour ça, heureusement.
Paris-Dakar alors...qu'est-ce qu'il faut que je dise...

suite et fin de l'émission (page 6)