Daniel:
Salut c'est Daniel Balavoine et vous êtes les bienvenus à monCocktail
F.M. Magazine.
Jingle : Portrait.
(on entend le début du chanteur "...J'me présente je m'appelleHenri...")
Interviewer: En fait c'est Daniel.
(La musique enchaîne avec "....Quand on arrive en ville...")
I: Et sa ville à lui, c'est Pau !. Et d'ailleurs le p'tit gars
il a eudu pot, il a même fait Science-Po !
(Enchaînement avec le refrain "...Et pourtant il faut vivre ou survivre...")
I: Pour survivre : la chanson. Il chante la vie et ses plaisirs
mais aussi la vie et ses réalités.
(Enchaînement avec le refrain de "L'aziza")
I: Poète virulent, personnage attendrissant. Une voix qui monte,
quimonte, qui monte, qui monte !!!.
Daniel Balavoine est avec nous, en direct, sur "Cocktail F.M. Magazine".
Salut Daniel Balavoine et bienvenue sur Cocktail F.M. Magazine pour
ton Cocktail F.M. Magazine, comme tu nous l'as dit tout à l'heure.
Alors, je m'appelle Daniel, je suis chanteur, je voudrais être aimé.
Dis-moi, mission accomplie ou pas ?.
Daniel Balavoine: J'en sais rien,
c'est aux gens qu'il faut demander ça?. Disons que les ventes de disques
tendraient à prouver ça, oui.
Enfin, je veux dire, on n'a pas cherché l'unanimité donc il y a des
gens qui m'aiment et puis des gens qui ne m'aiment pas.
J'ai un petit penchant pour ceux qui m'aiment plutôt que pour ceux qui
ne m'aiment pas, mais ça ne va pas plus loin.
(Plage musicale avec "Le chanteur")
I: On t'a découvert avec "Le chanteur" que l'on vient d'écouter.
mais avant tu faisais quoi Daniel ?.
D: Avant "Le chanteur", il y a eu
deux albums. Un premier album qui n'apas du tout marché.
Et puis un deuxième qui s'appelait "Les aventures deSimon et Gunther"
où il y avait une chanson qui s'appelait "Lady Marlène", qui a été le
premier frémissement de ce qui allait se passer plus tard.
C'étaient deux albums solo, donc deux albums que j'ai fait pour moi.
Avant ça, j'habitais Pau où j'avais fait des groupes effectivement.
Puis ensuite j'ai fait un groupe à Paris. Non, en fait, je suis entré
dans un groupe qui existait déjà à Paris, qui s'appelait "Présence".
Puis, de par la difficulté de faire des groupes en France à cette époque
là, c'est d'ailleurs toujours une difficulté, j'ai préféré, au lieu
de le faire de manière officielle, faire des groupes officieux, c'est
à dire être sous mon nom mais travailler avec une équipe de musiciens.
(Pause musicale).
(Intro "Les uns contre les autres")
I: Alors après, Daniel, il y a eu "Starmania" et un petit duo
avecFrance Gall ?
D: M'oui... Il y a eu "Starmania",
oui. Il y a eu un grand duo avec France Gall (rires).
C'est la même année que le chanteur, en fait, puisque les deux albums
sont sortis le même jour, de la même année.
Ca a été l'année du "début".
C'est à dire que le tout cumulé, entre "Le chanteur" et "Lucie" sur
mon album et puis "Quand on arrive en ville" et "Banlieue Nord" sur
"Starmania", ça fait une première grosse année, c'est sûr.
(pause musicale "Quand on n'a plus rien à perdre)
I: "Quand on n'a plus rien à perdre", ton duo avec France Gall.
Alors, qui dit France Gall, bien sûr, dit Michel Berger. Il a parlé
des chanteurs français, il y a peu de temps. Il y a même eu une polémique
à ce sujet. T'es au courant Daniel ?
D: Non, je ne suis pas au courant
des polémiques, moi. Je suis au courant de ce que fais Michel Berger,
et c'est bien.
Je crois que de toute façon, effectivement, il y a en ce moment une
certaine tension entre certains artistes. Je crois qu'il y a des artistes
qui supportent assez mal qu'on ne les aime pas et ils ont tort.
Ils ont suffisamment de public et de gens pour les aimer. Ils n'ont
pas besoin de Michel Berger,de moi ou d'un autre.
Ce n'est pas parce qu'on n'aime pas ce que font certains artistes, qu'on
les méprise. On dit qu'on ne fait pas la même chose, et c'est tout.
Il y a des gens qui ont des ambitions musicales et des choix musicaux
différents. Ce n'est pas pour ça que les uns sont plus forts ou moins
forts que les autres. C'est différent et on a le droit de revendiquer
une différence.
Je pense à des gens comme Michel Berger, Charlélie Couture, Cabrel,
ou dans des genres différents,Bashung, Etienne Daho, et combien d'autres
encore, il y en a plein. Téléphone qui est peut être plus proche du
rock traditionnel, de ce que l'on appelle le "rock" de manière un peu
étriquée.
Je crois que l'on fait de la "rock musique" française, de la vraie "rock
musique" française, c'est à dire une musique qui cherche ses sources
dans le rock'n roll, en tout cas dans cette énergie là. C'est à dire
des rythmiques puissantes et costauds.
Peut être, avec une richesse d'harmonies et une recherche de son un
peu plus sophistiquée.
Il y a des gens qui font ce que l'on appelle de la variété "pure", qui
ne sont pas pas méprisables pour autant. Que ce soit Sardou, Michèle
Torr ou Lama ou dans des plus jeunes, Jean-Luc Lahaye ou des gens comme
ça.
I: Daniel, je te propose d'ouvrir une petite parenthèse, et de
retrouver Jean-Luc Lahaye, il y a quelques temps, dans "Cocktail F.M.Magazine".
Il nous parlait de ta rencontre avec toi, à l'Ile de La Réunion.
Jean-Luc Lahaye: J'ai rencontré Daniel Balavoine que je ne connaissais
pas et qui était là-bas aussi en vacances. Et puis on a sympathisé,
on est devenu acolytes et puis on a parlé. Il a écouté mes chansons
sur Walkman. Ma femme lui a foutu le Walkman sur la tête. Pendant des
heures il s'est rendu compte qu'il y avait autre chose que des chansons
genre "Danone". Et puis, et puis, nous avons discuté de tout ça, de
choses etd'autres. Et puis, lui étant papa d'un petit garçon et moi
d'une petite fille, on a fait deux fiancés.
(Jingle puis pause musicale "L'aziza").
I: Ton dernier 45 tours, c'est "L'aziza" que l'on vient d'écouter.
Alors, dis nous tout, tout, tout, tout sur "L'aziza".
D: C'est amusant, on ne me l'avait
jamais celle-là. "L'aziza", tout est dit dedans. C'est une chanson qui
va en même temps dans le sens du vent.
C'est à dire le problème qu'il y a en France avec l'immigration et les
races, problèmes de mélanges et d'échanges de cultures. Mais, elle va
dans le sens du vent, mais d'une manière un peu contraire. Ce qui est
très mode, c'est de dire je n'aime pas les racistes.
La chanson ne dit pas ça. La chanson dit "...j'aime les autres races...".
C'est une chanson d'amour pour une fille qui est née en Afrique du Nord.
Point.
On en déduit ce qu'on en veut. Je raconte, en même temps, les problèmes
qu'elle a quand elle vient s'installer dans notre pays. Mais je lui
dis de ne pas en tenir compte, qu'elle ne porte pas ça comme les juifs
portaient une étoile jaune pendant la guerre. Il ne faut pas en faire
une maladie parce que ces gens là ont droit de cité. Il faut qu'ils
revendiquent ce droit de cité qu'ils ont dans une partie des lois qui,
en fait, ne sont pas respectées.
C'est une chanson dans ce sens là. Ce n'est pas une chanson contre Le
Pen mais c'est une chanson pour les arabes.
I: La politique et la chanson, ça ne se mélange pas pour toi
?.
D: Ce n'est pas que ça ne se mélange
pas mais Le Pen ce n'est pas de la politique.
(Pause musicale)
I: Daniel, quelles sont les prochaines scènes où on te verra
?.
D: C'est au mois de septembre, le
18, au Palais des Sports de Paris, pendant 15 jours. Et puis après ça
sera une quarantaine ou une cinquantaine de villes en France jusqu'à
Noël.
I: Et tes hobbies quand tu ne fais pas de musique ?.
D: Je fais de la musique. Je participe à des choses comme un truc qui s'appelle "Action école" qui va commencer
le 3 janvier, qui a été fait aux Etats-Unis et en Angleterre par "Band
Aid". C'est une opération pour lutter contre la faim en Afrique. Ca
va être fait avec les enfants, les adolescents, les mômes, les lycéens.
C'est une opération dont toutes les F.M. vont entendre parler d'ailleurs.
Je ne suis pas tout seul dedans. Il y a Michel Berger, France Gall,
Richard Berry, Christine Ockrent.
Je fais ça. Sinon, je lis, je vais au cinéma, je vis normalement. je
fais un peu de sport. Je vais jouer au tennis ou je vais jouer au golf.
Je regarde la télé. J'écris. Je fais tout ça. J'ai une vie.
(Chanson "Je suis bien").
I: "Je suis bien". "...Je suis bien les deux pieds dans le même
sabot". En parlant de "sabot", qu'est-ce-que tu penses du nouvel uniforme
de la police ?.
D: (Rires). De toute façon ce qui
compte, ce ne sont pas les uniformes mais ce qu'il y a dedans et ce
que ça cache. Je ne pense pas que les uniformes aient changés grand-chose.
I: Est-ce que tu regardes les débats politiques à la télévision
?.
D: Je ne savais pas qu'il y avait
des débats politiques à la télévision. Pour moi, il n'y a pas de débats
politiques à la télévision.Il n'y a que des shows inintéressants, vides
de toute substance. Il y a des émissions politiques à la télévision
qui ne sont pas les débats dont tu parles. Ce sont des magazines. Il
y a le magazine "Infovision","Les vendredis d'F.R.3". Il y a un magazine
qui s'appelle d'ailleurs "Le Magazine" sur la 2ème chaîne. C'est ça
la politique, c'est la vie. Il ne peut y avoir de vrais débats qu'entre
gens qui sont, quelque part,désintéressés.
(Jingle et pause musicale).
I: Alors, Daniel, tu vas aller faire un petit tour du côté de
l'Angleterre, parait-il ?.
D: Pas "...parait-il ?...", c'est
vrai. Je vais, à partir du mois de février, partager mon temps de vie
entre l'Angleterre et la France.
En fait, il y a les musiciens avec qui j'ai fait un groupe, deux anglais
et un américain. Je suis minoritaire. Ce sera un groupe d'expression
anglo-saxonne. Comme il est possible que je chante dans ce groupe, bien
qu'il y ait deux autres personnes qui chantent, j'ai intérêt à posséder
la langue. Ce n'est pas un produit qui sera fait pour la France.
Le travail musical de préparation sera en partie fait en France, puisque
les musiciens vont venir ici pour qu'on bosse pendant deux mois, pour
préparer des titres, pour enregistrer un simple. Mais ce simple sera
enregistré en Angleterre, produit par des anglo-saxons. Il sortira en
Angleterre mais n'arrivera un jour en France que si le groupe marche.
Ca ne va pas m'empêcher de continuer à faire mes albums en français.
Parce que j'aime ça. Parce que j'aime la langue française. Il y a une
partie de la musique que je fais, que je n'aime pas partager, que j'ai
envie de faire pour mon compte.
I: Et il s'appelle comment ce groupe ?.
D: Je ne sais pas encore. Il y a
plusieurs noms qui sont pressentis. On n'a pas encore choisi.
I: Merci Daniel. A bientôt sur "Cocktail F.M. Magazine".
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