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Nous Deux - du 16 au 22 janvier 2001

 


"Nous Deux" Du 16 au 22 janvier 2001

LES HÉROS NE MEURENT JAMAIS !

Balavoine... Il y a des chanteurs comme çà que l'on n'est pas près d'oublier. Parce que, derrière le micro, il y a un homme, des convictions et une sacrée rage de vaincre l'injustice.
Quinze ans après sa disparition, celui qui chantait "Je ne suis pas un héros" apparaît pourtant de plus en plus comme tel. L'Aziza, Mon fils ma bataille, Sauver l'amour... ses chansons résonnent aujourd'hui encore et toujours comme des combats d'autant plus vrais que menés avec le coeur. Parce que Balavoine, c'était çà avant tout : un coeur plein d'amour, un coeur à vif, fort et fragile à la fois, qui n'a cessé de palpiter pour les siens, certes, mais aussi pour tous les oubliés de la vie... Un coeur "gros comme çà", qui est toujours là, dans le nôtre.



Daniel Balavoine
C'était un héros !


Je ne suis pas un héros, chantait Daniel Balavoine avec la fougue de sa jeunesse. Quinze ans ont passé depuis sa disparition tragique en plein coeur de désert du Sahel. Le chanteur est aujourd'hui un héros. Celui du coeur.

La chanson, c'était pour lui une façon d'exprimer ses révoltes et de se mettre au service des autres. Mais, pour lui, çà n'était jamais assez. L'injustice du monde était beaucoup trop grande pour qu'il ne s'y consacre pas pleinement. Et il l'a fait. Avec ses potes, Coluche, Michel Berger et Jean-Jacques Goldman, il fut même un des premiers artistes à mener le combat pour un monde meilleur. Au péril de sa vie...

A 16 ans, il veut changer le monde

C'est à Alençon qu'est né, il y a quarante-neuf ans, le petit Balavoine. Mais, c'est dans le Sud-Ouest, entre Biarritz, Dax et Pau, qu'il grandit, au fil des mutations de son père ingénieur.
Là, Daniel croque à belles dents les événements de mai 68. Sur les barricades, sa révolte se renforce. Il envisage faire Sciences-Po et même devenir député pour changer le monde de la politique.
Il espère ainsi venir en aide à tous ceux qui n'ont rien. Mais son enthousiasme tourne court. Daniel, qui rêvait de grande révolution, se rend compte que finalement les bouleversements attendus de 68 et leurs promesses n'auront pas lieu. "J'ai été dégoûté de la vie politique", déclare-t-il.
Çà ne l'empêche pas pour autant d'aborder le sujet dès qu'il en a l'occasion.

 

Pour lui, la musique est une chose de la vie, mais pas la vie...

Déçu, il ne lui reste plus que sa guitare. En quelques accords, il commence à chanter sa colère. Il n'a pas 20 ans. A l'époque, Daniel répond absent quand il s'agit de passer le bac. Il préfère monter un groupe, Présence. Il se produit dans les bals de la région avant de monter à Paris avec ses complices. Là, ils enregistrent un disque dont s'écoulent 247 copies.


Jeune chanteur, il s'oppose au pouvoir

Comble de l'ironie pour un jeune garçon à fleur de peau lorsqu'il s'agit d'inégalité sociale, le voilà engagé, en 1974, dans la comédie musicale, La Révolution française.
Puis, Daniel fait partie des choeurs de Patrick Juvet qui a remarqué les sonorités étonnantes de sa voix.
"La musique est une chose de la vie, mais ce n'est pas la vie", répète-t-il souvent, bien trop conscient de la futilité de son art. Pourtant, c'est la musique qui bientôt permettra au jeune contestataire de prendre la parole.
Le succès immédiat, en 1978, de la chanson Le chanteur, et sa prestation de loubard révolté dans la première version de Starmania offrent à Daniel une vraie tribune, toute une génération qui attendait son porte-parole.
Balavoine est celui qui ose tout, celui qui n'a pas sa langue dans sa poche. Quand on lui reproche sa voix trop haut perchée, il se pointe à la télévision déguisé en castafiore. L'avantage est pour lui.
Qui aura oublié son coup de gueule du 16 mars 1980 lorsqu'il apostrophe un candidat à la présidence, un certain François Mitterrant, à qui il reproche son désintérêt pour le "dangereux désespoir de la jeunesse" ou encore lorsqu'il insulte les anciens combattants ? En octobre 1983, c'est à nouveau lui qui tempête après l'attaque d'une caserne de soldats français à Beyrouth. Personne ne sait que Daniel au coeur tendre pense à son frère militaire au Liban.

 

 

 

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